jeudi 8 juillet 2010

Le Mot du Candidat


Agissons et maintenant !

Chers consœurs et confrères, Professionnels des Médias,

Le 16 juillet 2010, nous sommes conviés à l’Assemblée générale de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB) qui sera sanctionnée par le renouvellement des instances dirigeantes de notre chère Union. Je viens vous annoncer officiellement mon ambition de conduire les destinées de l’Union pour la mandature qui s’annonce. Ma candidature, je la conçois avant tout comme la rencontre d’un confrère avec ses pairs pour partager avec eux les valeurs de solidarité, de responsabilité, de professionnalisme, d’éthique et de progrès qui gouvernent sa vie et forgent son leadership. Je suis fortement nourri de la volonté d’opérer un changement qualitatif dans la gouvernance de l’UPMB. La vision que je porte traduit l’aspiration profonde des centaines de professionnels des Médias autant préoccupés que moi des défis de solidarité, de responsabilité, d’éthique, d’assainissement nécessaires pour permettre à la presse béninoise de retrouver ses lettres de noblesse.

Les diverses concertations que nous avons menées dans le cadre de cette candidature s’accordent sur la nécessité d’apporter du sang frais à la tête de notre mouvement syndical qui a besoin d’un nouvel élan. Je rends hommage à nos devanciers qui, à travers leur leadership, ont, au lendemain des Etats généraux de la Presse béninoise, pu asseoir les bases de cette Union censée fédérer toutes les forces, tous les courants d’idées et toutes les initiatives tournés vers l’amélioration des conditions de vie et de travail des professionnels des médias de notre pays. Six ans après, les idées fondatrices de l’Union (solidarité, liberté de presse, défense des intérêts matériels, enracinement d’une presse professionnelle) ont perdu leur sens et leur contenu dans le système de fonctionnement actuel. Il est temps de réconcilier la presse béninoise avec elle-même, de renouer avec les valeurs qui nous ont dicté la nécessité de nous mettre ensemble.

Je mesure pleinement la portée de la charge et toute la responsabilité qui entoure un poste aussi prestigieux que celui de Président de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin. La profession m’a si tant donné que je me sens redevable d’elle. Je compte mettre mon intelligence, mon talent et mon enthousiasme au service de la corporation. Au-delà de ma personne, mon équipe et tous les groupes constitués qui m’accompagneront regorgent de professionnels compétents pour mener à bien cette mission. Je m’engage à agir avec l’esprit de sacrifice et le sens d’abnégation. Ma conviction est très forte, mon détermination totale, pour défendre les intérêts de la profession, permettre aux professionnels des médias d’exercer fièrement leur métier. Noblesse du journalisme, c’est possible. Tous ensemble, agissons ! Et maintenant !

Gnona AFANGBEDJI

Notre Vision pour l'UPMB


Noblesse du journalisme ! C’est possible.

Notre candidature au poste de président de l’UPMB suscite beaucoup de commentaires et parfois même de polémiques au sein des professionnels des médias. C’est comme si nous sommes venus opérer une révolution, bousculer un certain ordre établi. Non ! Nous n’avons aucune prétention de vouloir donner un coup de pied dans une quelconque fourmilière. Nous sommes tout simplement mû par un appel; le sens du devoir, celui d’apporter à notre chère union du sang nouveau, un nouvel air frais qui vient consolider les acquis mais aussi surtout apporter les idées novatrices pour inscrire l’UPMB dans la dynamique des associations professionnelles qui rayonnent de par une gouvernance moderne portée par les valeurs de l’efficacité et de la notoriété. Nous sommes guidés par l’ambition de redonner au journaliste béninois la noblesse qui lui revient, de le remettre en toute responsabilité dans son manteau de quatrième pouvoir qu’il a tendance aujourd’hui à perdre au profit d’autres forces agissantes de la société civile. Il ne s’agit pas de révolution, mais d’une rupture saine, inéluctable pour la survie de notre profession, et surtout porteuse de progrès collectif et individuel.

Que voulons-nous faire ?

1- Rassembler
Notre premier engagement concerne la gestion saine, transparente et participative des affaires de l’Union. Nous devons donc revoir notre façon de gérer afin qu’aussi bien tous les membres du Bureau, les Coordonnateurs départementaux que les membres des Commissions se sentent véritablement impliqués dans la gestion quotidienne de l’Union. L’esprit de rassemblement doit partir de là. Aujourd’hui les clivages au sein de la corporation sont assez saillants. Nous voulons travailler à réconcilier la famille de la presse béninoise. L’Assemblée générale élective précédente a engendré beaucoup de malentendus. Ayons l’humilité et le courage de le reconnaître. Des syndicats qui ont été créés au lendemain de l’AG sont la manifestation des fissures qui lézardent le mur de l’Union et qui pourraient lui être fatales, avec un douloureux constat de recul d’une décennie. Si nous ne prenons garde, tout l’édifice va s’écrouler à la prochaine Assemblée générale élective, c’est-à-dire celle qui se tiendra dans quelques jours. Là-dessus, soyons réalistes pour dire que ceux qui ne veulent pas voir la réalité de la menace en face, ne travaillent pas pour la consolidation des acquis des Etats généraux de la presse béninoise. Faire la politique de l’autruche aujourd’hui, sera suicidaire. Nous pensons que le prochain président de l’Union doit avoir un profil de rassembleur. Il doit être un homme ou une femme qui place l’intérêt supérieur de la profession au-dessus de son ego et de ses calculs personnels.
A cet effet, nous pensons humblement avoir les compétences, les ressources morales et la personnalité pour mener à bien ce chantier. Dans la perspective du renforcement des bases de l’Union, il est indispensable de réfléchir sur la possibilité de mise en place des sections au niveau de nos organes respectifs.

Nous nous engageons à asseoir désormais au sein de l’Union la pratique de la reddition de comptes. Il faut que la gestion de l’aide de l’Etat à la presse privée soit profitable à l’ensemble de la corporation, qu’elle soit saine.

2- Valoriser le journalisme

Il faut valoriser le métier de journaliste. Le journalisme est une profession noble et la presse béninoise doit retrouver ses lettres de noblesse. A cet effet, nous voulons placer notre mandature sous le signe de la valorisation de la carte de presse. Aujourd’hui, quel intérêt la carte rapporte-t-elle à ses détenteurs, si ce n’est son usage pour l’émargement sur l’état de paiement des perdiems. L’Union, en collaboration avec le CNPA, l’ODEM et la HAAC, doit chercher des voies et moyens pour mettre la carte en valeur. Nous pensons pour notre part qu’il est possible, par exemple, de négocier les prestations de la bibliothèque du Centre culturel français sur simple présentation de la carte de presse. Qu’il est possible de négocier des facilités pour l’obtention des visas dans les chancelleries étrangères sur présentation de la carte de presse, etc. Mais encore faudra-t-il revoir d’abord les conditions d’obtention de la carte afin qu’elle soit attribuée aux vrais professionnels des médias. Une réflexion sérieuse sur la valorisation de la carte de presse est nécessaire. Et nous nous engageons à l’initier dans les premiers mois de notre mandat.

3- L’aide et les défis de professionnalisation

La rupture que nous entendons provoquer nous impose de ne plus faire de l’aide de l’Etat à la presse privée, le seul et l’unique instrument de financement du fonctionnement de l’Union. Dès maintenant, l’Union doit travailler pour arracher son indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics. Cela passe forcément par la diversification des sources de mobilisation de ressources pour son fonctionnement. Aujourd’hui, certains partenaires techniques intervenant dans la gouvernance sont disposés à accompagner l’Union à condition qu’elle leur soumette des projets pertinents et innovants. Dans le cadre de l’assainissement de la profession, il y a un combat important à mener pour asseoir une législation qui sécurise l’entrée dans la profession et son exercice, une législation qui valorise le métier de journaliste. Cela passe par la mise en place d’un certain nombre d’outils législatifs et réglementaires pour assurer une certaine traçabilité au niveau de la corporation. Que doit-on faire pour contrôler l’accès au métier, la création des journaux, le recrutement du personnel des médias ? On a souvent parlé du code de l’information et de la communication. Le processus de relecture du projet de code ayant été mis en œuvre, l’Union devra désormais travailler à trouver des partenaires pour l’accompagner dans la conduite du plaidoyer pour son adoption.
Par ailleurs, l’Union doit constituer désormais un creuset de réflexion, une force de propositions pour permettre à la presse béninoise de mieux se projeter dans l’avenir. Nous pensons que six ans après sa création, il est temps que l’Union se professionnalise davantage. Cela passe par la mise en place d’une administration performante. Nous voulons doter ainsi l’Union d’un Secrétariat exécutif, de chargés d’études et de programmes ainsi que d’un département chargé de la planification. Notre première action dans ce sens sera la réalisation d’un audit organisationnel de l’Union.

4- Assainir

L’assainissement de la profession est un chantier important que nous entendons ouvrir. L’assainissement, pour nous, s’entend de l’amélioration de la qualité du contenu des médias au Bénin. C’est un objectif capital pour le mandat que nous sollicitons. L’amélioration de la qualité de la presse passe par le renforcement de la formation, le recyclage et surtout la spécialisation des journalistes. La presse béninoise souffre d’un déficit de spécialisation. La défaillance de l’Union dans ce domaine explique la prolifération des réseaux dont elle n’a aucun contrôle. Il faut désormais identifier les réseaux existants, mieux les organiser selon les champs thématiques que l’Union aura à retenir et les impliquer dans les programmes de formation ainsi que la systématisation des acquis dans les différents médias.
En outre, l’amélioration de la qualité du contenu des médias tient également à celle des conditions de vie et de travail des journalistes. La Convention collective conçue depuis bientôt 10 ans répond-elle à l’air du temps ? Aujourd’hui, il faut avoir le courage de reconnaître que le processus d’application de la Convention collective a échoué. Mais il ne faut pas arrêter le combat. Il s’agit désormais de repenser la stratégie. Quelles sont par exemple les mesures incitatives prises à l’endroit des patrons qui appliqueront la Convention collective ? Dans un métier aussi libéral que celui de la presse, personne n’est prêt à se conformer à des règles corporatistes s’il n’a aucun intérêt à le faire. Pour notre part, nous considérons que le processus de réalisation de la Convention collective n’a pas été inclusif. On a voulu en faire l’affaire des journalistes seuls. Il faut que l’Etat soit associé en amont parce que c’est lui qui détient la force coercitive. Personne ne détient la science infuse, nous devons nous inspirer de l’expérience des autres pays tout en tenant compte de notre contexte afin d’avoir un système de rémunération qui permette au professionnel des médias de faire son métier de façon digne et responsable. Il y a actuellement un chantier ouvert sur la Mutuelle au profit des professionnels des médias. Ce travail reste encore à parfaire de notre point de vue car, dans sa forme actuelle, la Mutuelle n’apporte aucune prestation spécifique aux professionnels des médias par rapport à la souscription du simple citoyen.

5- Défendre la liberté de presse

La protection du journaliste dans l’exercice de sa profession et la défense de la liberté de presse tout court, constituent l’essence même de notre organisation. L’UPMB doit pouvoir s’ouvrir davantage aux journalistes et autres professionnels des médias en mettant en place des mécanismes de veille et de protection. La mise en place d’une Cellule de défense des droits des professionnels des médias est indispensable à notre entendement. L’UPMB se doit également de renforcer les actions de plaidoyer auprès des autorités politico-administratives afin que les professionnels des médias disposent d’un espace de liberté adéquat dans l’exercice de leur profession. Nous mettons à cet effet un point d’orgue sur la question d’accès aux sources d’information ainsi que la couverture médiatique des grands événements par toutes les sensibilités de la presse béninoise.

6- Rayonnement international

Il faut améliorer la visibilité de l’Union aussi bien à l’intérieur du pays que dans le monde. En tant qu’organisation de la société civile, l’UPMB doit s’engager aux côtés des forces sociales sur les grandes questions d’intérêt national. L’Union doit pouvoir renforcer sa présence au sein des réseaux au niveau régional, continental et international. Cela passera surtout par la présence des représentants de l’Union dans les grands rendez-vous et surtout le lobbying pour abriter des rencontres internationales de la presse et aussi des formations diverses à caractère régional. Dans ce cadre, nous disposons d’un réseau relationnel solide que nous pouvons mettre au service de l’Union.
Aujourd’hui, l’objectif primordial est de tracer les sillons d’une profession à laquelle on aura la fierté d’appartenir. Que jamais nous ne puissions dire : « Quand j’annonçais aux gens que je suis journaliste, ils étaient admiratifs. Aujourd’hui quand je leur dis que j’ai quitté ce métier, ils me disent : Tu as bien fait ». L’heure a sonné pour relever la tête. Tous ces chantiers, chers confrères, nous pouvons les concrétiser.
Ensemble, c’est possible. Osons donc essayer.

dimanche 4 juillet 2010

Gnona Afangbédji: Quand le professionnalisme va de pair avec le sens des relations humaines, l’exemplarité est évidente.

Comme dans tous les métiers, le journalisme est aussi le lieu où se rencontrent des hommes et des femmes d’origines diverses, de niveaux d’instruction et d’éducation différents, de degrés de compétences divers et des motivations différentes. Ce qui les réunit à l’intérieur d’une rédaction, c’est d’abord et surtout les références professionnelles. Il y a ceux qui ont appris le métier sur le tas et ceux qui l’ont d’abord étudié dans les écoles et les universités. Dans un cas ou dans l’autre, que ce soit par vocation ou par contrainte sociale, ce métier répond à des exigences professionnelles et à des réflexes aux confins de la culture, de l’éducation personnelle, de l’encadrement éthique que confère en principe la formation universitaire et professionnelle et la formation in situ. Un journaliste bien formé est donc celui qui allie une grande culture à un scrupule intellectuel qui lui permette de respecter certaines valeurs cardinales de son métier et d’assumer sa responsabilité vis-à-vis de la société. L’objectivité, l’honnêteté intellectuelle, l’impartialité, l’indépendance et le professionnalisme sont des valeurs que tout journaliste se doit d’avoir. Elles sont énumérées dans le code déontologique du journalisme. Celui qui est réceptif à ces valeurs peut être déclaré, sans se tromper, un vrai journaliste et un bon journaliste. En dehors de ces considérations, toute personne écrivant et se déclarant journaliste, se verrait traiter d’usurpateur de titre.

Ce sont les vrais et les bons journalistes qui doivent servir de modèle pour la profession au Bénin. Les clubs, les lobbies, les réseaux font et imposent à la profession des hommes, mais ils ne sont pas nécessairement les modèles que les jeunes de la génération montante, entrant dans cette profession et souhaitant des exemples valorisants, voudraient comme modèles. Il faudrait que les instances qui encadrent le métier soient conscientes de ces valeurs et de l’exercice effectif du métier. Mieux les associations seront en phase avec le journalisme et les rédactions, plus les associations seront le lieu de gouvernance de la profession par de vrais et bons journalistes, des journalistes exerçant réellement le métier, et donc plus au cœur de ses problèmes0. Mieux la profession se portera, plus elle sera respectée et adulée. Les structures associatives auront davantage de crédibilité et de force de rassemblement de tous les professionnels autour des problèmes récurrents de la profession, si elles sont gouvernées par de bons journalistes ayant le sens de la gestion des hommes.

Par son sérieux, son professionnalisme avéré, son amour et sa passion pour le journalisme dont il a donné la preuve dans plusieurs quotidiens et périodiques de la place, métier qu’il continue d’exercer avec une mobilité professionnelle remarquable et valorisante, notre confrère Gnona Afangbédji mérite de conduire la destinée de l’espace associatif de la presse béninoise dans toutes les catégories professionnelles qui concourent à son existence.